dimanche 28 novembre 2010

Snap Studios - PART 4 : Que la fête commence !

Traduction du blog de Mark Thompson :


"Il a fallu du temps pour négocier le bail mais cela s'est bien passé. Et j'en avais besoin pour élaborer des plans, pour faire que Marco s'installe à Londres, pour que mon équipe soit définitivement constituée et, surtout, pour confirmer la viabilité de quelques petits aménagements spéciaux que j'étais déterminé à intégrer.
Mon premier choix en tant que constructeur et acousticien a été, comme toujours, Stephen "Fritz" Pickford de EHZ Limited. Avec plus d'une centaine de studios professionnels construits sous sa houlette, Fritz combine une énorme expérience avec un degré de bon sens qui manque à de nombreux autres acousticiens. Il a le don de savoir se tenir à l'écoute des besoins du client (aussi loufoques soient-ils), de saisir les contraintes budgétaires, et de contenter les plus exigeants tout en respectant leur portefeuille. Et surtout, ses constructions sonnent ! leur réponse est plate, non-colorée et capables de produire de beaux résultats.



Bien que toujours follement occupé, Fritz a décidé de remanier son emploi du temps pour s'assurer qu'il pourrait superviser  une équipe de construction rassemblant ses hommes et les miens, soit le moyen le plus rentable de s'attaquer au projet. Pour ma part, j'ai été plus qu'heureux de lui donner carte blanche pour intégrer plusieurs de ses idées radicales. Après tout, c'est dans mon intérêt d'intégrer les idées transmises par d'expérimentés et talentueux professionnels dans tous les domaines.

Il est essentiel pour Snap (comme ailleurs) d'avoir la meilleure et la plus propre des alimentations électriques.
 
Il y a quinze ans, j'ai rencontré Rob Haggas de Westwick Installations lorsqu'il a retapé et installé ma vieille Neve 5316 dans mon studio Wood Green au milieu des années 1990. Bien que connu comme responsable des installations aux prestigieux Air Lyndhurst, Sphere et autres British Grove Studios  de Mark Knopfler, Rob a consacré beaucoup de temps ces dernières années à installer des alimentations symétriques faites sur mesure dans des studios partout sur le globe, notamment à l'Astoria de David Gilmour et actuellement au nouveau studio de Max Martin à Stockholm. 
 
Les alims symétriques fonctionnent un peu comme les connections audio symétriques. Elles séparent le courant en deux avec des transformateurs particuliers qui permettent de détecter et d'élimiter tout bruit parasite. J'ai appelé quelques utilisateurs de ses systèmes et il s'avère qu'ils permettent un niveau de bruit plus bas, une image  stéréo mieux définie, et généralement des résultats plus propres et plus musicaux.
Pour un studio, une alimentation aussi solide que stable est essentielle car elle est la base sur laquelle tout est construit, absolument tout.
L'ensemble de l'installation avec des câbles de cuivre de grand diamètre, et une grosse alim de ce genre devrait rajouter environ 10000,00£ (NDT : 12000,00€) aux coûts prévus. il est évident que si j'équipais seulement la régie principale, mais on a opté pour la solution globale.

C'est sûr qu'on aurait pu étendre ce système d'alimentation après coup, mais je me suis dit que cela serait mieux de faire tout et tout de suite, plutôt que d'essayer de faire sans pendant quelques temps. Donc, Rob et son partenaire, Harry Day ont été chargés de prendre en charge l'approvisionnement en électricité du studio, en collaboration avec le chef technicien de chez Funky, le très expérimenté Steve Culnane.

Comme d'habitude, nous avons rencontré un problème presque immédiatement. L'alimentation en électricité du bâtiment était un trop modeste courant de dix ampères, loin d'être suffisant pour donner la marge de sécurité et la capacité à assurer la bonne marche des futurs équipements. En conséquence, 1500,00£ (NDT : 1800,00€) de notre budget "urgences" ont tout de suite été engloutis pour faire arriver au studio un ligne triphasée de 24 ampères capable de délivrer suffisamment de jus pour tout le matériel et la clim.

Au moment où le bail a été signé, les murs sont tombés. En trois jours, il ne restait plus que la carcasse du bâtiment, une toile vierge sur laquelle peindre mon rêve. Une semaine après, de nouveaux murs ont commencé à pousser - dix jours de construction, qui nous ouvraient la phase deux du projet : une première rénovation du réseau électrique, de l'éclairage, de la plomberie et autres câblages entre les cabines.
Je suis toujours surpris du manque d'attention accordé au câblage en studio. Les clients vont souvent dépenser des fortunes dans un système Pro Tools ou dans des racks externes, mais utilisent presque le premier câble venu pour interconnecter l'ensemble.

A maintes reprises, des tests d'écoute ont prouvé à quel point des câbles "standard" dégradaient la qualité audio du signal comparativement aux câbles haut de gamme. Il est donc impératif que l'on utilise pour notre projet ce qui se fait de mieux pour la connectique vers nos salles de prise. A quoi cela servirait-il d'avoir une grande et belle salle qui sonne et certains des meilleurs micros jamais construits si c'est pour sacrifier une partie de leurs signaux lors du trajet vers la régie.

En conséquence, mon collègue Adam a contacté ses amis de chez Vovox  Cables à propos de leurs multipaires en argent pour les zones d'enregistrement principales. Bien que cela ajoute quelques milliers d'euros aux frais d'installation, les bénéfices sont incommensurables.  
Mon but est de construire le studio qui sonne le mieux à Londres, donc des facteurs tels que alimentation stabilisée et câblage en argent ne sont pas un luxe. Et pour le prouver, j'ai décidé d'installer un switch qui permettrait d'entendre la différence entre un secteur stabilisé et un  standard. De même, ils pourront constater la différence entre ces câbles Vovox et des VanDamme plus standard mais pas bas de gamme, et donc l'amélioration spectaculaire de qualité audio que seuls les meilleurs câbles peuvent offrir.

Alors que les travaux progressent, les plans eux aussi prennent forme. Il a été décidé que chaque zone devait être reliée aux deux régies (Studio 1 et 2). De cette façon les clients pourront utiliser quatre zones d'enregistrement simultanément. Par exemple, s'il s'avère que le salon privé du studio 1 à un super son pour les voix, il pourra être utilisé pendant que la section rythmique fracassera tout dans la grande Live Room. De même, si la cuisine sonne bien pour la batterie, utilisons-la ! Les lignes pour les micros, les retours casques, les signaux vidéo (dans le cas où nous voudrions filmer les artistes pour la promo) seront partout. Tout comme les câbles d'alarme habituels, une multitude d'autres câbles seront passés au fur et à mesure de l'avancement des travaux : portiers vidéo et sonnettes pour chaque studio et salon, flashes bleus au lieu de buzzers lors de leur activation, talkback double-sens, lumières rouges pour l'enregistrement à l'intérieur et à l'extérieur des cabines de prises, câbles de téléphone qui déclencheront des lumières vertes dans la régie, internet, bluetooth...

La liste est longue et la planification  méticuleuse afin de s'assurer que tous les câbles soient bien cachés, que l'audio et le secteur soient bien écartés, tout cela pour faire en sorte que Snap sonne bien et qu'il garde une belle apparence.

Un des grands avantages du studio est son garage privé séparé avec un accès facile, à proximité immédiate du complexe. De gros camions peuvent être rapidement déchargés, à l'abri des regards indiscrets, avec accès rapide à la Live Room, mieux que d'avoir à traverser la rue avec le matos ! Et derrière cet espace de stationnement privé se trouve un grand espace de rangement, idéal pour stocker les flycases,  le backline superflu tels claviers ou batterie, idéal pour les deux reverbs à plaques EMT140 et EMT240 Gold Foil, ainsi qu'une salle déjà carrelée.

 Les chambres carrelées ont été le premier moyen d'obtenir de la réverbération en studio, et restent encore aujourd'hui la meilleure méthode  pour avoir un son naturel. Ce petit espace de 100 pieds-carrés (NDT : un peu plus de 9,00m2) est entièrement carrelé (sol, murs, plafond) et accueille un haut-parleur placé d'un côté, alimenté par un ampli lui même connecté à un envoi auxiliaire de la console (comme pour n'importe quelle reverb). De l'autre côté de la pièce, on place un micro dont le son capté retourne à la console.
 
Le résultat ? La plus riche et naturelle réverbération possible a un prix des plus accessibles ! La longueur de la reverb peut être modifiée en changeant la position du micro et/ou de l'enceinte. Nous pouvons aussi créer de nombreux "effets spéciaux" de bien des façons.


Et pourquoi pas ? En dehors de Rockfield au Pays de Galles, Snap aura la seule vraie "Tile Room" au Royaume-Uni, si ce n'est en Europe.

Dingue n'est-ce pas ?"

samedi 27 novembre 2010

Snap Studios - PART 3 : L'oeuf ou la poule

Traduction du blog de Mark Thompson :

"Ayant trouvé un local remplissant tous nos crières pour y établir notre nouveau studio, il fallait que je me bouge. En ce qui concerne ce type de lieu, la demande dépasse largement l'offre. Je devais donc garder la main sur Snap jusqu'à ce qu'un bail eût été dûment signé, scellé, et délivré. Ma première exigence fut donc de trouver un bon avocat.
Je peux aujourd'hui affirmer -  ceux qui me connaissent peuvent en témoigner, que j'en connais un rayon sur les avocats. En effet, à un moment dans une vie antérieure, j'étais conseiller aux affaires légales au sein d'un petit label dynamique, et conseiller juridique pour nombre de clients pendant des années. J'ai également été escroqué par quelques avocats renommés du milieu musical il y a vingt ans, et j'ai donc appris, à mes dépends, à faire la différence entre un misérable rat assermenté et un bon avocat.

Par conséquent, je me sais chanceux de pouvoir bénéficier des services de Robert Coyle, associé principal de Colman Coyle à Islington, qui est l'un des principaux experts de la propriété dans le pays.
Voici donc ma première règle d'or dans toute entreprise :

Engager un avocat reconnu et honnète. Bien que coûteux, les frais seront maintes et maintes fois amortis.

Snap est détenu par une société de promoteurs immobiliers qui ont acheté la moitié de la rue, dans des temps plus heureux, en vue de gagner des millions à développer le site. La crise du crédit actuelle et des problèmes d'aménagement ont mis un frein à leurs ambitions, d'où leur volonté de se séparer des biens immobiliers, rapidement, et à un prix inférieur au marché. Cependant, mes plans exigent des travaux de reconstruction, d'acoustique et la modernisation du studio, sans parler des coûts d'installation et de communication. En comptant les impondérables, ma comptabilité estime ces différents coûts à £ 60 000 (NDT : un peu plus de 70 000€), un montant raisonnable au regard du caractère ambitieux du projet. Néanmoins, il est fondamental pour celui-ci que j'obtienne un bail  sûr de sept années afin, je l'espère, de pouvoir récupérer ma mise.

Ayant travaillé pendant dix ans avec Robert Coyle, je savais que je pouvais lui faire confiance pour négocier des conditions favorables, et c'est exactement ce qu'il a accompli, et en un éclair ! Un mois pour négocier un bail peut ne pas sembler rapide pour ceux qui ne connaissent pas le système, mais croyez-moi,  en comparaison avec les délais habituels dans ce type de cas, cela s'est réellement fait en un clin d'oeil. D'autant que Robert et moi avions établi une liste de conditions qu'il a négociées avec acharnement jusqu'à obtenir satisfaction, y compris sur la durée minimum, le droit de sous-louer, de céder, et la garantie d'un parachute pour moi après trois ans d'exploitation (ce qui coïncide avec la révision du loyer). Cela signifie la possibilité de lâcher l'affaire si ça ne marche pas, ou si mes bénéfices diminuent de trop par rapport au loyer.

Alors que Robert négociait avec les propriétaires, j'ai mis les bases en place pour la reconstruction. Mes plans ont exigé plusieurs changements majeurs dans la configuration actuelle. La grande Live Room ainsi que la régie seront agrandies, une salle des machines sera construite, un salon privé ajouté, et un bureau / atelier de maintenance intégré. En plus des travaux de construction, des changements dans les réseaux d'approvisionnement et l'agencement ont été nécessaires (voir plus loin), et bien sûr de vastes travaux d'insonorisation et de traitement acoustique devront être effectués.

Je savais quelle équipe je voulais à bord, et après quelques coups de téléphone, j'ai été ravi de les avoir provisoirement sous le coude. Mais la clé de la construction est de faire appel à un gestionnaire de projet efficace et motivé pour superviser le travail.

L'année dernière, j'ai eu le privilège de connaître un talentueux ingénieur et producteur de Bradford, Marco Pasquariello. Un jour, Marco errait chez Funky à la recherche d'un microphone avec lequel enregistrer sa jeune et talentueuse amie Laura Groves. J'ai un instinct étrange pour les gens, et il y avait quelque chose en Marco et Laura qui m'a intéressé. Pour couper court cette longue histoire, je leur ai suggéré d'acheter un Neumann M269 Tube, un micro assez doux, puis je leur ai prêté un de mes préampli /EQ Neve vintage et un compresseur, pour améliorer ces éléments essentiels dans la chaîne audio, surtout pour un album à budget limité. Quatre mois plus tard, l'album terminé, Marco et moi avons conclu un marché concernant le mixage dans mon studio de l'époque (London Sound Laboratory), en échange de la reprise du micro. Les deux semaines prévues se sont transformées en trois puis quatre, mais à cette époque tout le monde chez Funky a été impressionné à la fois par l'application de Marco, et par la qualité de la production.
 Quand l'album a finalement été terminé, la maison de disques (XL) a flashé sur les résultats, un enthousiasme partagé par la presse et la radio, cet album - Blue Roses - a été l'un des mieux reçus cette année. Que cela ait été fait avec un budget dérisoire témoigne des prodigieux talents de Laura et de la compétence de Marco, son travail acharné et ses capacités. Donc je suis resté en contact avec Marco, a qui j'ai d'abord suggéré de venir du Yorkshire pour réorganiser et relancer LSL (London Sound Lab). Mais lorsque le projet Snap  a été mis sur la table, je lui ai proposé une place de chef de projet pour gérer la construction, et ensuite devenir studio manager et ingé / réalisateur maison une fois le projet achevé.


Abstraction faite de l'énergie et l'enthousiasme de Marco, il a une connaissance encyclopédique de la scène musicale contemporaine et représente une nouvelle génération de musiciens et de producteurs que je trouve inspirante. Et il est fondamental que Snap devienne une base pour celle-ci, qui a tendance à trouver les studios intimidants voire repoussants. Je veux favoriser la fraîcheur, les bonnes vibrations, plutôt que les clivages musicaux, de snobisme ou d'élitisme. Je veux qu'on s'y sente comme à la maison pour une nouvelle génération de musiciens qui se mélangent, se rencontrent et qui créeront un autre climat différent de celui, moribond, propagé par l'industrie traditionnelle.

Si mon expérience, le matériel et les ressources peuvent offrir des opportunités pour les musiciens et producteurs en devenir, je serais ravi de laisser ma place à Marco, Adam, Mattia,  et les autres dingues de chez Funky et fournir un lieu où ils puissent forger leur musique pleine d'energie. Ma plus grande satisfaction serait qu'une nouvelle vague de talents britanniques émerge grâce à ce projet. Mais elle aura besoin d'un repaire, et je suis prêt à créer quelque chose de différent, quelque chose qui reflète ce qui se passe dans la rue, plutôt que de la bouillie pré-fabriquée qui a trop longtemps ravagé le monde de la musique au Royaume-Uni.

Bref, assez d'utopies... Allons sur le terrain !"

Snap Studios - PART 2 : Pourquoi ?


Traduction du blog de Mark Thompson :


"Si vous avez lu le préambule de la "Snap Adventure", quelque chose a dû vous interpeler. Pourquoi en ces temps troublés, une personne saine d'esprit se lancerait-elle dans un nouveau projet de studio d'enregistrement ?

Bonne question.

Pendant des années, Funky Junk a fourni et installé du matériel dans les studios du monde entier, pour des clients "anonymes" comme pour les nplus grands noms du milieu. Bien que nous ayons été honorés de participer aux plus excitantes et coûteuses nouvelles installations, le plus souvent nous avons lutté pour rectifier de terribles erreurs ou contourner des problèmes graves dus à une mauvaise préparation, telles des installations de second choix ou bâclées par des "studio consultants" que l'on peut trouver sur le web ou dans les magazines spécialisés.

Comme pour produire un disque, la construction et l'installation d'un studio d'enregistrement sont un mélange de compétences, d'expérience et de vision. Si les bases ne sont pas saines, le projet ne tiendra jamais debout. En outre, la perte de temps, de ressources et l'énervement résultant d'une mauvaise planification ou d'erreurs de construction peuvent miner un projet dès le départ. Malheureusement, trop de musiciens et producteurs ne tiennent pas compte des bons conseils, croient qu'ils savent déjà tout sur tout, ou plus généralement font trop confiance à la voix mielleuse de leur revendeur favori, qui leur cire les pompes à grands coups de langue... La plupart se rendra rapidement compte de la supercherie, une leçon chèrement apprise !

Je ne vais pas commencer à énumérer le nombre de fois où nous avons été appelés pour rectifier les lourdes erreurs commises par des prophètes à bon marché proposant un design, une construction,  et une mise en service professionnels. Et comme pour tout projet technique, le coût et la difficulté de corriger ces erreurs alourdissent la facture, alors qu'il suffisait de partir sur de bonnes bases. 
En fait cela ne coûte pas plus cher de faire correctement les choses que de mal les faire, mais la différence de résultats est spectaculaire.

D'un point de vue commercial, Snap est l'occasion de montrer ce que Funky Junk peut faire avec un budget plus serré que certains, et de démontrer combien de dizaines de milliers d'euros une préparation minutieuse, un budget maîtrisé, et le bon encadrement d'un tel projet peuvent faire économiser.

Au cours de trente années passées dans l'industrie de l'enregistrement, j'ai développé une solide idée de ce qu'un vrai studio doit être et comment y parvenir.
Tout d'abord, un studio devrait offrir une qualité de reproduction sonore bien au-delà tout ce qui peut être réalisé à la maison ou dans un des milliers de petits établissements privés qui ont fleuri à travers le pays (NDT : le Royaume-Uni) ces dernières années. Bien sûr, un des éléments-clé est la qualité du matériel, mais ça n'est que secondaire. Sans de solides bases...

La clé pour des enregistrements de qualité réside dans l'infrastructure, ces éléments essentiels qui se cachent en coulisses.

Un client impressionnable peut être séduit par les lignes de lumières clignotantes dans les racks, le beau parquet de la réception et la manucure de la réceptionniste, mais ce ne sont en réalité que la mousse du cappuccino ! Les véritables clés sont la qualité de l'alimentation électrique, l'acoustique, le câblage, le monitoring et des dizaines de petits facteurs invisibles qui, combinés, rendent le son plus propre, plus clair et mieux défini. Mettez un ADAT dans une installation bien conçue, et les résultats surpasseront le dernier HD3 avec des CAN Prism de nombreux studios apparemment haut de gamme.
Snap fournit une occasion de montrer comment une structure d'enregistrement devrait être construite. En outre, cela offre un moyen d'expliquer comment une série de petites mesures relativement peu coûteuses peuvent apporter une énorme différence au niveau audio. 
En bref, l'aventure Snap fournira un plan détaillé sur la façon de faire les choses correctement. Et si, comme je le crois sincèrement, les résultats soutiennent la comparaison avec les plus célèbres studios qui ont coûté des dizaines de millions, cette chronique offrira une leçon dans la façon dont nous, simples mortels ayant grand peine à amasser quelques deniers, pouvons construire une installation de classe internationale.
 
 En fait, la raison d'être de Funky Junk a toujours été la musique et non pas ces obscurs racks 19 pouces! Le matériel que nous vendons ne représente jamais que les outils d'une mission : réaliser des albums qui sonnent. Et même dans ce monde de lecteurs MP3 et autres iPods, la qualité compte. De la même façon que les grands chefs ne lésinent pas sur la qualité des ingrédients,  les musiciens et producteurs sérieux s'efforceront, dans la limite de leur budget, d'obtenir le meilleur son pour leurs albums.

La résurrection de Snap est conçue comme un lieu où les musiciens, les ingénieurs et les producteurs peuvent faire des disques sans avoir à transiger sur la qualité audio, indépendamment de l'état de leurs finances. Si nous y parvenons (suivez ce blog pour le savoir !), Londres aura une structure au  même niveau de qualité audio que n'importe quel autre studio dans le monde, mais à un prix accessible au plus désargenté des professionnels.
C'est un vœu courageux, mais cela paraît réalisable.

Nous verrons bien..."

Snap Studios - PART 1 : L'histoire de Snap

Traduction du blog de Mark Thompson :

"Je n'étais pas à la recherche d'un studio, c'était plutôt la dernière chose à laquelle je pensais à ce moment-là ! Après tout, qui aurait une telle idée ? La récente série de fermetures de studios témoigne de la situation désastreuse de l'industrie du disque au Royaume-Uni.
Alors, quand Anthony Marshall a commencé à dire qu'il prévoyait de déménager aux États pour signer un contrat de production important, et donc cherchait à céder le bail de ses locaux au nord de Londres, je m'y suis intéressé par pure curiosité.
Funky Junk reçoit une demi-douzaine d'appels par semaine de musiciens et producteurs qui cherchent un studio. J'ai donc demandé à Anthony de me transmettre de plus amples détails dans le cas où je connaitrais quelqu'un qui pourrait être intéressé. 
Lorsque l'e-mail de Anthony est arrivé, je suis resté bouche bée, les sourcils immobiles tels deux chenilles velues...
Après avoir passé ma vie dans et autour des studios d'enregistrement de toutes capacités, j'ai une assez bonne idée de ce qu'est une installation décente. Au-delà des facteurs techniques ou acoustiques, un studio doit respecter un certain cahier des charges, concernant :
  • L'emplacement
 Il est important qu'un studio soit accessible par les transports publics et situé dans un cadre agréable, dans une partie calme de la ville. Idéalement, il devrait y avoir de bons pubs, restaurants, cafés et magasins facilement accessibles à pied.
  • L'accès
Au sommet des exigences se situe la possibilité de charger et décharger du matériel rapidement, efficacement et avec un minimum de tracas, quel que soit le moment de la journée (ou de la nuit).

  • Le parking 
Les musiciens comme les producteurs ont tendance à voyager en voiture, donc une bonne quantité de places de parking sécurisées fait partie des conditions préalables.
  • Le coût
    Comme dans toute entreprise, les frais généraux devraient être aussi faibles que possible. Que ce soit en tant que propriétaire ou sous bail, l'économie actuelle de l'industrie musicale suggère que le loyer, les charges et autres dépenses doivent être au plus bas !
    • La sécurité
    Un studio professionnel doit être conçu pour être autonome, selon des règles de sécurité strictes et le plus loin possible des habitations.
    • L'espace
    Ma définition d'un studio d'enregistrement semble être en contradiction avec la pensée actuelle. Malgré la tendance actuelle qui est de se précipiter dans de petites régies avec les plus élémentaires des cabines de doublage, j'ai toujours cru que les grands albums avaient besoin d'espace - une grande salle de prise, une régie de bonne taille pour permettre une bonne distance entre la console et moniteurs principaux et des espaces de stockage adéquats pour l'avalanche de matériel de studio, de claviers auxiliaires et de matériel «flottant», des flightcases des clients, du backline et autres instruments utilisés...

     Un studio professionnel a besoin de salons, de douches, de cuisines et de bureaux, d'un accueil, d'ateliers et d'aires de repos. Et bien sûr, il doit y avoir des salles des machines, des magasins de bande, des armoires pour les micros et une foule de stockage et d' installations techniques en tous genres.
    Mais, nous, les voyageurs las du monde dans le vallon des réalités audio, savons que de tels idéaux sont impossibles à atteindre...
    C'est pourquoi, ayant analysé les détails du studio de Anthony, mes sourcils figés se levèrent spontanément, millimètre par millimètre, l'un après l'autre. Tous les points du cahier des charges furent validés.

     L'endroit avait l'air idéal.

    Cet après-midi, ma très fidèle co-directrice de Funky Junk, Claire McKone, et moi avons visité le studio.
    Une simple porte portant l'inscription "Snap" était tout ce qui trahissait l'existence d'un studio d'enregistrement dans cette rue  résidentielle et parfaitement quelconque.
    Anthony était comme à son habitude sympathique, et nous a fait visiter. A chaque minute qui passait, je réalisais de plus en plus que ces locaux offraient la matière première parfaite pour mon studio idéal : un refuge pour ma collection d'instruments et de matériel d'enregistrement précieux.
    Anthony avait arrangé le rez de chaussée de l'immeuble  en fonction de ses besoins personnels, mais avec un peu de travail, l'espace pourrait être adapté pour répondre aux miens. Bien sûr, il faudrait quelques modifications dans la structure de base, beaucoup de traitement acoustique, et  des réorganisations en tous genres, mais comme point de départ, c'était parfait. Le chargement pour le  backline et autres instruments ne pourrait être plus facilité.
    Il y avait un parking privé couvert pour trois voitures, deux emplacements dédiés sur la rue, et beaucoup d'espaces libres à proximité.
    Le déplacement d'un mur créerait une Live Room spacieuse, d'environ cinquante cinq mètres carrés, idéale pour accueillir mon grand et beau Bösendorfer, le C3 Hammond, le vibraphone Pearl, ainsi que le backline vintage Ampeg et Fender. Avec quarante-cinq mètres carrés, la régie adjacente hébergera facilement ma console Neve et tout les racks: EQs Neve, Pultec, Focusrite... Le studio 2, quant à lui, sera idéal pour ma collection de synthés vintage et autres claviers.
     La cerise sur le gâteau a été  la découverte d'espaces supplémentaires pour créer un salon privé et un bureau pour le Studio 1 et un grand salon et une cuisine communes pour le complexe. Immédiatement à droite, derrière le grand garage, se trouvait un local spacieux pour deux plaques EMT et même un salle carrelée, pouvant fournir la plus naturelle des réverbérations.
    En fin de journée,  un accord a été conclu par une poignée de main. Anthony était heureux de céder son bail et de voir son établissement transmis à des repreneurs fiables, à des amis. Ainsi, commença la folie..."

    Snap Studios : De la Génèse à la Révélation

    Être anglophone c'est bien, mais lire de l'anglais technique, surtout sur écran est parfois pénible quand on a pas le niveau et la motivation adéquats !

    Pour ce premier sujet, qui sera conséquent, j'ai choisi de vous traduire l'historique de la création d'un des principaux studios d'enregistrement européens : Snap Studios à Londres (http://www.snapstudios.co.uk/). L'histoire vous est contée par Mark Thompson, directeur de Funky Junk.