lundi 27 décembre 2010

Snap Studios - PART 11 : Journal du 1er septembre

Traduction du blog de Mark Thompson :


"Le plaisir commence ici

D'habitude, je vous sers deux pages du même bla-bla que dans mes trois derniers posts, du genre "tout est presque prêt pour le traitement acoustique",  ou "mon plancher de récup a été livré à Tom de Floorsmith pour qu'il le prépare avant qu'il le pose la semaine prochaine", ou encore "l'installation électrique est quasiment achevée", ou...

Bref du bla-bla de chantier.

Et puis...

J'ai toujours hésité sur certains aspects du matériel que nous allons installer. Je suis évidemment fixé sur mes moniteurs vintage Tannoy Lockwood avec des subs JBL et des supertweeters Tannoy. Je suis toujours à la recherche des amplis idéaux (à refroidissement par convection pour qu'ils puissent rester dans la régie, minimisant la taille des câbles alimentant les HP, et maximisant la qualité sonore) Mes favoris sont actuellement une paire de gros EAR monoblock à lampes pour les Tannoy RED et un Yamaha PC5002 pour les graves. Mon choix est aussi arrêté concernant les supports d'enregistrement : des convertisseurs Prism seront utilisés avec la plate-forme HD3 obligatoire, couplés à un 16 et 24 pistes à bande et à mon Ampex ATR d'un demi pouce pour le mastering. Par contre en ce qui concerne la console...

J'ai réservé une Neve VR pour le Studio Un, mais je ne suis pas totalement sûr de moi. Je suis un adepte de Neve, mais je reste indécis à propos de la VR. C'est pas que c'est une mauvaise console, loin de là ! Je ne sais pas si la place de pierre angulaire d'un studio mêlant vintage et moderne lui sierrait si bien que ça. Est-ce que Londres a réellement besoin d'un autre studio du genre de Strongroom, Intimate, The Dairy, Livingston, Miloco, Pete Heller’s gaff, Battery, The Pierce Rooms entre autres, qui sont de bons studios ?

Mais tout à coup, la console de mes rêves apparu.


J'avais déjà eu une superbe petite console Neve 53, l'ancienne pièce maîtresse de mon petit studio de Wood Green. J'ai adoré cette console. Elle sonnait mieux que n'importe quelle autre, était compacte et facile à utiliser, et avait du caractère. Malheureusement, j'avais dû m'en séparer à cause d'un passage à vide chez Funky Junk. Ce client est depuis devenu un bon ami. La douleur a été en partie atténuée par la certitude qu'elle allait être dorlotée. Mais la semaine dernière est arrivée sur mon ordinateur une photo d'une console à vendre. Mais pas n'importe quelle console, c'était LA console de mes rêves. Une autre version plus que rare de la même console.

Avec ses seize groupes, seize monitors, huit aux, et trente deux entrées, tout me suggérait de m'en emparer pour en faire le coeur de Snap.

C'est ce que j'ai fait.

Les bacs de la consoles sont peu remplis, donc j'ai lancé la chasse aux modules. J'ai aussi tâtonné en vue de trouver un système de faders motorisés compatible. Vu que j'ai déjà un side-car 12 pistes de la série 53, je tenais là ma console de prise et de mix ultime : composants électroniques vintage (1972) discrets, les meilleurs préamps jamais construits (de classe A / B, les mêmes que ceux des légendaires modules 1081), une puissante EQ trois bandes... et en plus elle est belle !). Ma nouvelle console siégera parfaitement dans la régie, présentant un visage plus amical que la VR, dominatrice et mégalo !

La chance et le destin font que Snap devient mon studio idéal. Il offre un mélange unique de ce qui se fait et de ce qui se faisait de mieux. Pour moi, le son de la Neve 53 n'a jamais été égalé. Les Tannoy Lockwood sont de grands classiques  qui ont servi dans la réalisation des meilleurs albums des années 60 et 70. Ils étaient même devenus des standards de l'industrie musicale, des studios Abbey Road, Rak, Island (dans lequel ces enceintes étaient montées à l'origine) en passant par Wessex et bien d'autres encore.

Snap sera unique. Il sera confortable, convivial, pratique, vraiment sans précédent. Avec un des plus beaux pianos d'Europe, un orgue Hammond C3, les grands classiques du genre que sont la Neve 53 et les derniers moniteurs Tannoy du Royaume-uni, le tout dans de nouveaux locaux construits dans les règles de l'art, Snap ne répondra pas seulement à un type d'attente à Londres, mais comblera de nombreux besoins.

En effet, le plaisir commence ici !"

mercredi 22 décembre 2010

Snap Studios - PART 10 : Journal du 19 août

A mi-chemin !


L'infrastructure est presque achevée, et prête pour que Fritz, Fabien et Tom entrent en action. Au menu : montage et réglage des divers traitements acoustiques. Dans deux semaines environ, on sera prêts à réceptionner le plancher en chêne de récup', en provenance des profondeurs du Yorkshire. Ensuite, les transformateurs des lignes électriques symétrisées seront montés et les circuits électriques spéciaux prêts pour les dernières mises au point.
Pendant ce temps, les travaux des autres pièces telles que les espaces de détente, la cuisine, les douches, les toilettes ont commencé.
Il est vrai que dans l'ensemble, Snap Studios en est encore à l'état de chantier, mais ça ressemble de plus en plus à un studio. Il est difficile de se rendre compte de la quantité de travail abattue, mais telle est la dure nature des studios d'enregistrement... 
Si le travail est bien fait, les clients ne devinent jamais quelle quantité de matériaux d'insonorisation, de câbles, de gaines d'air conditionné, et d'autres détails se cache derrière les finitions.
En tout cas c'est notre but !
Nous sommes sur le point d'encaisser de sérieux uppercuts financiers. Jusqu'à présent, les coûts se limitaient à quelques milliers d'euros par semaine pour la fourniture et la pose de matériaux, avec éventuellement quelques gros chèques pour la clim et autres.
L'heure est à présent aux dépenses aussi importantes que régulières : 5000£ (NDT : environ 5870,00€) pour le plancher, la même somme pour l'électricité générale, le double (NDT : environ 11700,00€) pour le réseau symétrique, et toute une série de dépenses pour l'acoustique, la fenêtre de la salle de contrôle et le vitrage de la salle des machines, les lampes et meubles de cuisine, la construction des boxes fermés dans la réserve pour y mettre les flightcases, le trop-plein de claviers, de batteries, de racks externes...
Il est temps que je me consacre à élaborer une liste précise d'équipements et à planifier l'installation.

Ca bouge vite !

Snap Studios - PART 9 : Journal du 8 août

En ce moment, on est vraiment débordés chez Funky Junk : je suis au bureau jusqu'à huit ou neuf heures presque tous les soirs.

Mes visites sur le chantier sont donc limitées aux week-ends, et les rapports journaliers que me fait Marco me sont très précieux, pour me tenir au courant de l'avancée des travaux.

L'endroit prend forme gentiment, la structure est quasiment terminée. Dans les deux semaines qui viennent, l'isolation et la pose de placo seront terminées, les câbles d'alimentation posés, et les locaux seront prêts pour l'installation de l'alimentation symétrique, et la pose des câbles d'alarmes (sécurité et incendie). Grosso modo, l'infrastructure est presque prête pour que Fritz y applique les traitements acoustiques et fasse les finitions. Nous sommes en bonne voie pour installer le matériel à la mi-septembre, organiser des tests "à vide" mi-octobre, et enfin ouvrir le studio au public le 1er novembre.
En revanche, mon budget d'urgence a déjà été dilapidé et nous ne sommes qu'à mi-chemin de la construction.

Alors, que s'est-il passé?

Deux points ont englouti un sacré paquet de pognon. Le premier est dû à une grossière sous-estimation de ma part concernant l'équipement électrique.
Le premier problème rencontré dans ce domaine a été la sous-alimentation électrique du bâtiment. Cela a nécessité l'installation d'une nouvelle ligne plus solide à partir du transformateur le plus proche, à une centaine de mètres de là, pour un coût de1500,00£ (NDT : environ 1800,00€). On ne pouvait le prévoir, et ça aurait pu être un point de négociation avec le propriétaire. Mais cela aurait pu prendre encore des semaines, voire un mois ou plus, retardant d'autant la construction, et coûtant donc encore plus d'argent. Reste que le plus grand des dépassements est dû à ma mauvaise budgétisation de départ.
Bien que mes estimations concernant le réseau électrique principal (alimentation symétrique, circuits lumières) se soient avérées exactes, j'avais largement sous-estimé les réseaux supplémentaires et associés ainsi que divers câblages nécessaires et surtout les plate-formes conduisant pléthore de câbles audio, réseaux, électriques et autres dans tout le bâtiment. J'ai donc dû négocier un genre de crédit avec Ivor, l'électricien en chef (quelqu'un de pleinement qualifié. Ne tentez pas le diable à confier l'installation électrique à un copain ou au premier ouvrier venu)


En plus de la qualité et de la sécurité de l'installation, celle-ci devra être vérifiée et certifiée par la compagnie d'assurance et le consuel (NDT : ou son équivalent d'outre-manche). Tous les travaux supplémentaires auront englouti quatre de mes dix mille livres de fonds d'urgence. Et encore deux mille parce que j'ai insisté pour avoir tous les variateurs de lumière en régie et en cabine.


L'éclairage sera constitué de rangées de spots le long des murs auxquelles s'ajouteront des grappes de spots suspendues, nommées "clouds", minutieusement disposées au-dessus de certaines zones de la live room. Ceci permettra la création d'ambiances lumineuses variables suivant les séances. Si nous nous occupons des voix, nous pourrons illuminer uniquement la zone au-dessus du chanteur. Si par contre il s'agit d'un groupe complet, nous pourrons choisir d'éclairer toute la cabine à fond ou d'en diminuer l'intensité selon l'effet recherché. Et ainsi de suite...
Les variateurs sont de gros transformateurs équipés de boutons rotatifs qui sont fichés dans le mur et qui contrôlent la tension délivrée aux spots. L'intensité lumineuse des différents points de lumière se règle ainsi précisément. Le problème est que ces variateurs sont encombrants, génèrent de la chaleur qu'il faut dissiper en les montant dans des cadres spéciaux. Cela ajoute encore près de 2000£ (NDT : 2350,00€) aux frais. Je ne l'avais pas prévu, mais j'espérais que l'on puisse récupérer quelques variateurs dans un des nombreux studios qui ont fermé ces dernières années. Malheureusement, j'ai fait chou blanc dans mes recherches.


Encore du fric qui s'envole...


Et maintenant, la cagnotte d'urgence est quasiment réduite à néant à cause d'un caprice, qui, je pense, se justifiera sur le long terme.
Plus le chantier avance, plus je me rends compte qu'il faut que je trouve un plancher digne de la live room. Ce sera tout de même un espace de création  qui abritera une splendide collection d'instruments dont se serviront des artistes tout aussi splendides et créatifs. Enfin je l'espère. En tous cas, je ne me sens pas de les inviter à libérer leurs esprits alors qu'ils marchent sur un piètre plancher en pin de chez B+Q (NDT : un genre de Castorama so british). J'ai donc examiné les différentes options et j'ai décidé que nous devions nous doter d'un plancher traditionnel en chêne,  solide et si possible de récupération.
Une petite recherche m'a confirmé qu'il n'était pas aussi simple de poser un tel plancher en chêne véritable. Au delà du fait de trouver le bois et de l'acheter, des compétences particulières sont nécessaires pour la préparation et la pose.
Google m'a mené jusqu'à Tom de chez Floorsmith Limited, source de nombreux et précieux conseils. Après quelques réunions, nous avons déterminé ce que nous recherchions. Marco s'est ensuite mis à la recherche de la matière première. Il a finalement trouvé notre bonheur dans un parc à bois du Yorkshire, vendu au mètre carré plutôt qu'au mètre linéaire. Tom a accepté de chambouler son emploi du temps, ce qui signifie que, par chance, le plancher sera convenablement préparé et traité pour que notre poseur maison, Fred, puisse le poser début septembre. Malheureusement, si on ajoute les surcoûts de l'installation électrique, mon précieux parquet achèvera le budget d'urgence.

Le dépassement budgétaire est désormais inévitable.

Mon budget incluait une part d'urgence de 15%. Je vais donc le remanier et augmenter cette part à 25%. Je pense que c'est un chiffre plus réaliste pour un budget de construction.


Récapitulons...

  • Nous en sommes à la mi-travaux.
  • L'existant a été démoli, rebâti, et en grande partie insonorisé.
  • Une première tranche de l'installation électrique est presque achevée ; les deux types de réseaux électriques sont en place et le circuit lumières est prêt pour l'installation des "clouds" d'éclairage et des variateurs.
  • Les décisions concernant ces variateurs ont été prises, et ils sont montés par Harry Day de Westiwick Instalations.
  • On a trouvé un parquet en chêne d'Amérique de récupération, et Tom de chez Floorsmith a été chargé de le préparer en vue de sa pose.
  • Les chemins de câbles suspendus ont été installés par Ivor pour porter les câbles réseau, portier vidéo et tant d'autres qui doivent alimenter le bâtiment. Diverses lignes pour les retours et le talkback passeront aussi par ces plates-formes.
Dans les deux semaines qui viennent, on montera les portes d'entrée ainsi que les portes coulissantes en verre de la salle des machines,  on terminera l'isolation et on installera les transformateurs de l'alimentation symétrique. Le studio sera prêt pour que Fritz commence à travailler sur l'acoustique et que les têtes d'ampoule de chez Funky commence à poser les câbles pour le matos.

L'excitation grandit, ça va être génial !

Carrément génial...

dimanche 5 décembre 2010

Snap Studios - PART 8 : Journal du 21 juillet

Aaargh, qu'est-ce que je suis en train de faire ?

Aujourd'hui, encore une visite du chantier, et malgré les progrès que nous avons fait, l'ampleur de la tâche qui reste à accomplir m'a littéralement sauté au visage.

Le bâtiment est une carcasse en forme de studio. Les murs à ossature délimitent les cabines, régies, murs et vitres de séparation, salle des machines, bureau et espaces de détente. Quelques murs et plafonds sont remplis de laine de roche et supportent la triple couche de placo acoustique, mais cela m'a surtout montré le travail de titan restant à faire plutôt que le contraire.

Mais bon, c'est un véritable studio. En regardant tout autour de moi après la première mise en place des circuits électriques, j'ai compris quel à point l'éclairage sera complet, combien ces trois circuits sont bien pensés - "propre" pour le matos, "sale" pour la cuisine, la clim, le bureau, et celui en 110V pour la flexibilité et le confort. Pendant que ça continue à isoler et à clouer, et que les pièces se ferment petit à petit, je reste excité que la grande salle de prise de 50 m2 et la régie de même taille puisse m'offrir la place que je pense nécessaire pour faire de vrais disques.

Les factures arrivent désormais avec une régularité à couper le souffle. Les notes de frais pour les matériaux, le travail accompli, et les nombreux coûts accidentels, arrivent toute la semaine - WC, bacs à douche, éclairage, câblage. Nous faisons maintenant face à certains des plus gros frais, pour la clim, les contacteurs électriques et d'autres plus gros coûts, prévus.

Je suis chanceux d'avoir à bord Marco comme chef de projet. Il surveille et discute la sortie du moindre penny ou livre, et compte, comme il sied parfaitement à son passé de pingre du Yorkshire. C'est excellent, mais  il y a une leçon essentielle qu'il commence à digérer : le meilleur coûte plus cher. Et cela s'applique tant aux services des élec', des maçons, et des autres entrepreneurs, qu'au matos et à l'installation. C'est souvent une fausse économie de bricoler plutôt que de faire appel à un professionnel qu'il faut rémunérer. En réalité, ces économies sont d'autant plus illusoires que le pro sera plus rapide et fera un meilleur travail en gaspillant moins temps et de matériaux, ce qui, à long terme, fait baisser les coûts.

Nous sommes aussi très chanceux d'avoir Fritz comme consultant. Il supervise avec attention le travail de notre équipe "sous-traitante", sans être en permanence sur le site. Ayant préparé notre planning avec minutie, nous n'avons pour l'instant subit aucun retard qui aurait assombrit notre calendrier ainsi que notre budget. En fait, seuls le calendrier et le budget représentent eux-même un accroc dans le plan : nous avons, je pense, été trop ambitieux. Néanmoins, nous les avons tous deux calculer en intégrant des marges. Je garde confiance en nos objectifs ! Même si ils seront limite-limite.

Bref, les choses avancent vite, mais nous avons un sacré bout de chemin à parcourir en très peu de temps.



samedi 4 décembre 2010

Snap Studios - PART 7 : Journal du 10 juillet

Traduction du blog de Mark Thompson :

"Nous sommes le 10 juillet  et donc depuis environ trois semaines dans le projet. Nous sommes incroyablement dans les temps et dans le budget grâce en grande partie à la préparation, la planification, le dur labeur de Fritz, Brian et Gianni, et le management énergique et solide de Marco. Le calendrier et le budget sont tous deux ambitieux, n'accordant que trois mois de travaux (incluant l'installation), et 60.000£ (environ 71000€) de budget incluant 15% de budget "urgence".

Maintenant, cela peut paraître beaucoup pour certains et rien pour d'autres. Etant donné le but que nous cherchons à atteindre, c'est en fait une bouchée de pain. Mais une partie de l'objectif de ce journal est de montrer comment une bonne planification, la participation de professionnels expérimentés et une gestion de projet très appliquée peuvent faire économiser des milliers, sinon des dizaines de milliers d'euros sur un budget.

Par exemple, tout au long de ma carrière studio, j'ai vu à quel point un manque de prévoyance peut faire exploser les dépenses. La difficulté d'obtenir des engagements sûrs des entrepreneurs peut entraîner des retards interminables, par exemple un artisan qui s'échappe au beau milieu d'un travail, ou qui n'est pas disponible quand on a besoin de lui. Le temps c'est de l'argent, même des tonnes de fric. Trop souvent, des décisions sont prises à la volée, ce qui conduit à des erreurs coûteuses qui doivent être rectifiées à un stade ultérieur.

L'exemple à suivre est l'approche méthodique utilisée par le chef de l'installation et du réseau électrique Rob Haggas, et son partenaire Harry de Westwick Installations. Dès le départ, Rob et harry ont pris contact avec l'acousticien-constructeur Stephen Pickford (Fritz) et mon technicien en chef Steve Culnane pour produire des plans détaillés indiquant le positionnement précis de tout raccordement, du secteur aux lumières et aux variateurs (pour faire varier l'intensité lumineuse), des gaines pour l'air conditionné aux prises murales raccordées à des sources diverses etc. En outre, nous avons réfléchi à chaque petit détail pour assurer un maximum de flexibilité et d'efficacité dans l'avenir.

Ce qui suit est un bref synopsis de caractéristiques rajoutées aux plans, après discussions entre les membres de l'équipe :

  • Un bon secteur est le coeur de tout studio d'enregistrement. Ayant pris la décision d'installer une alimentation symétrique pour obtenir un niveau de bruit le plus bas possible, et obtenir la plus grande clarté et définition sonore possible,  il est devenu évident que l'alimentation d'origine du bâtiment était totalement inadaptée. Donc la décision d'engloutir une partie du budget d'urgence dans le raccordement du bâtiment à une grosse arrivée triphasée 24 ampères. Enfin chargé à bloc (NDT : le bâtiment...), Rob a prévu trois circuits séparés : l'alim symétrique pour la partie audio, un autre, plus "sale", pour l'éclairage, la cuisine, les ordinateurs, la clim, et un autre circuit 110V alimenté par un transformateur "Juice Goose" pour faciliter l'intégration des racks et du backline made in USA.

  • Une attention toute particulière à été accordée à l'éclairage, et en particulier à la création de rampes d'éclairage dans la live room. Cela permet à certaines zones d'êtres éclairées ou obscurcies séparément, par exemple en maintenant l'arrière de la pièce dans une relative pénombre pour les prises voix près de la vitre de la régie, ou d'illuminer le centre de la pièce pendant le tracking en laissant les parois dans le noir ou vice-versa. Chacune de ces zones doit être contrôlée par son propre variateur, permettant de créer d'innombrables ambiances. De même, une réflexion approfondie a été menée à propos de l'éclairage de la régie, avec des circuits séparés pour l'avant et l'arrière, un focus réglable pour que la lumière aille où l'on en a besoin - surtout sur la console et les racks - et une fois encore, dans le but de créer des ambiances différentes selon les sessions.
  • Des câbles dédiés à l'audio doivent arriver dans chaque pièce du bâtiment pour un maximum de flexibilité. Evidemment, nous en trouverons dans les cabines de prises, mais aussi dans les couloirs, cuisines et salons - la totale. Qui sait si un jour on ne découvrira pas que la cuisine à LE son qui tue pour les prises batterie ? Dans tous les cas, avec suffisamment de lignes, on pourra utiliser jusqu'à cinq zones d'enregistrement en simultané si besoin est, soient la cuisine, les salons, les couloirs et la live room. On tirera aussi des câbles de partout pour relier le petit studio 2. Bien qu'il ait une cabine dédiée et de bonne taille, l'envie peut nous prendre d'enregistrer une batterie, un piano, ou même un groupe complet dans le studio 2, et si la live room est inutilisée, ce passage de câble rendra cela possible.
  • Puisque nous prévoyons d'utiliser un système de retour de type Hearback, un patchbay CAT 5 sera installé dans la salle des machines où arrivent tous les câbles audio des différentes pièces du bâtiment pour permettre aux retours casque d'être distribués partout en provenance de chacune des deux régies, mais en levant toute confusion entre les deux. Nous procéderons de la même manière pour le talkback et le reverse talkback - micros et enceintes seront placés dans toutes ces pièces pour faciliter la communication avec les régies.
  • On doit poser aussi d'autres câbles pour les sonnettes (déclenchant plutôt de discrets flashes bleus que des sonneries bruyantes) ainsi que pour les lumières rouges "en séance" hors de la live room, le portier vidéo, et aussi du câble vidéo 75 Ohms et sa connectique pour des circuits fermés de télévision ou des caméras de surveillance, si jamais le complexe est utilisé par la télévision ou autres prises de vues.
  • Nous avons aussi décidé d'installer le haut de gamme des multipaires audio Vovox pour la live room. Toutefois, leur coût nous a contraint à les limiter à 16 canaux audio. Les 24 ou 30 lignes restantes seront en Van Damme standard mais de haute qualité. Notre raisonnement a été que ces 16 lignes prendront en charge 90 à 99% des sessions,  et en tous cas seront plus nécessaires sur certaines sources que sur d'autres moins "sensibles" comme les micros d'ambiance de batterie ou les prises d'ampli guitare. Et quitte à avoir les deux types de câbles, nous mettrons en place un switch A/B pour que l'on puisse montrer la différence incroyable entre les deux possibilités. Inutile aussi de préciser que les câbles entre amplis et enceintes seront le plus court possible et en Vovox de top qualité
  •  Le studio 1 sera pensé pour une utilisation en 5.1. Les moniteurs principaux seront stéréo (vous en saurez plus sur mes choix excentriques plus tard), mais une enceinte centrale sera intégrée dans le mur avant de la régie, au dessus de la fenêtre, et les subs sous les main. Les amplis de puissance seront logés dans un rack ventilé (par convection) sous la vitre à un mètre cinquante des moniteurs.
Rob, Steve et Harry ont passé des jours à dessiner des plans détaillés oùla moindre prise de courant ou douille pour les lumières est positionnée, où le moindre interrupteur et les autres boîtes murales vont ainsi que tous les passages de câbles. Une fois que l'infrastructure a été presque terminée, les premiers câbles ont pu être positionnés dans la structure de la nouvelle régie et de la salle de prise, prêts à êtres enfermés lorsque, la semaine prochaine, on montera les murs.

Nous en sommes donc à trois semaines, et l'endroit ressemble de plus en plus à un studio. La première semaine vit la démolition de gros murs existants pour agrandir la régie et la live room. La deuxième, ce fut la construction d'une structure en bois donnant forme aux différentes pièces et les préparant à recevoir leur isolation phonique, le câblage et le revêtement. Les premiers câbles en place, nous avons commencé par placer la laine de roche et autres matériaux d'isolation, ensuite du placoplâtre spécial acoustique, les tuyaux d'air conditionné, les câbles audio, les circuits de lumière, et la structure fut fin prête pour l'installation de la clim, les traitements acoustiques et la décoration. Normalement tout cela sera terminé dans la prochaine quinzaine. J'espère que vers la fin juillet, le bâtiment sera prêt pour l'installation, les racks audio, l'aménagement de la salle des machines. Et vers la mi-août, on pourra commencer à faire rentrer le matos.

Nous ne nous étions pas occupés depuis la semaine dernière d'un détail, à savoir le plancher de la live room. Snap sera un lieu spécial, pas seulement en termes de son ou de propriétés acoustiques, mais aussi, je l'espère, de vibrations.
Nous avons une salle de belles dimensions avec un accès facile pour le chargement, qui abritera le meilleur piano du Royaume-Uni ainsi qu'un C3 Hammond, une belle collection de backline vintage et de guitares. Donc nous avons mené des recherches pour trouver le meilleur revêtement de sol, et le meilleur gars pour le préparer et le poser. En un éclair, la moitié du budget d'urgence sera engloutie, mais je pense que cela vaut le coup. Encore une expérience enrichissante.

Mais ça, mes chers amis, c'est tout ce que la vie nous réserve.

vendredi 3 décembre 2010

Une cuisine en flycase ?

Amis ingénieurs du son, sonorisateurs, régisseurs et j'en passe, un rêve s'est réalisé dans le plus strict anonymat du design à vocation culinaire.
Je souhaiterais vous entretenir de cette révolution dans le monde des audiophiles amateurs de bonne chair. Dieu sait qu'il y en a. Moi le premier.


Il s'agit d'une cuisine montée en flycase, et créée par in Doors Chartier. Cette société pour le moins innovante à réussit à y intégrer un réfrigérateur-congélateur de 124 litres, des plaques de cuisson, un évier et sa robinetterie, un chauffe-eau, des rangements coulissants, un porte couverts inox.

Dans le même style, ils proposent ce qu'ils nomment "annexes", soient un lave linge, un sèche linge, un lave vaisselle, etc. le tout en flycase à roulettes. Ils proposent même en option, une housse de transport, une cafetière, etc. Pour le côté concret de l''installation, cette cuisine mobile nécessite quatre arrivées de courant de 16A chacune, une arrivée d'eau d'un demi pouce (15/21) qui peut-être un simple tuyau d'arrosage, et une évacuation 40mm.

Plus fort, ils proposent une flycase annexe rendant indépendante en eau la cuisine, contenant 2 jerricans de 14 litres (un pour l'alimentation, et l'autre pour les eaux usées) et une pompe.

Renseignements pris, l'ensemble (107,00 kg) coûterait environ 3000,00€ sans les annexes, et est disponible en plein de coloris pour l'assortir à la couleur du camion.


jeudi 2 décembre 2010

Snap Studios - PART 6 : Le matos


Traduction du blog de Mark Thompson :

"La clé du projet Snap est le fait que je possède déjà une collection de matériel d'enregistrement et d'instruments rares qui ont maintenant besoin d'un "foyer" stable. J'ai accumulé tout ceci dans le but que ça serve et pas pour que ce soit mis sous verre, et j'en ai souvent prêté à des amis. Preuve en est que mon Telefunken Elam 251 est actuellement utilisé par Kylie Minogue après avoir été prêté à Coldplay pour le chant sur leur dernier album, deux exemples parmi d'autres.

La console

J'ai toujours été un fan de Neve. Le choix d'une VR 48 canaux a donc été aisé. C'est sûr, les VR ont mauvaise réputation, mais c'est surtout la faute de propriétaires qui négligent l'entretien. A la base de la philosophie Snap, se trouve l'idée que chaque élément d'équipement doit travailler à son maximum. La maintenance est la priorité de toutes les priorités. Notre Neve sera systématiquement révisée par Boffin Island. Mais ce n'est pas tout.

Tapie chez Funky Junk, se trouve la section de sortie de la légendaire console Focusrite de Metropolis, tristement éclatée pour en faire des racks... Cette section comprend un rack de routage actif classe A perclus de transformateurs. C'est cet élément plus que tout autre qui a donné au peu de consoles Focusrite fabriquées leur son "classique" si caractéristique.

Ce rack sera donc implanté dans les sorties Main et Bus de la Snap "Custom VR", ajoutant théoriquement l'éclat d'un transformateur classique classe A à la console.

Si cela devient réalité, cette console offrira la meilleure combinaison moderne possible ( compresseurs sur toutes les tranches, EQ 5 bandes, automation en Flying Faders, 8 départs auxiliaires),  avec le son direct "Dans ta Face" Focusrite, ou le plus classique Neve.

C'est mon espoir ultime ! Suivez ce blog pour savoir ce que ça donne en pratique !

Monitoring

Le coeur de toute control room est le monitoring.

Au fil des ans, j'ai enduré à peu près toutes les marques de monitors. Certains d'entre eux sont insupportables, d'autres juste tolérables, et d'autres comme les ATC sont impressionnants. Mais je reviens toujours à mes Tannoy favorites.

J'ai cru à un moment que j'étais parti du mauvais pied en équipant Snap de Red Monitors 15 pouces des années 60, montés dans des caissons vintage Lockwood, étendus par des sub JBL et des supertweeters Tannoy... Cependant, une fois que Roger de chez Lockwood eût fini de réviser et d'appairer les enceintes, nous avons organisé une journée d'écoutes-test dont les résultats ont conforté ma décision. Et à mon agréable étonnement, la réaction générale à ce choix a été positive. Il me semble que je ne suis pas le seul à aimer ces fantastiques enceintes !

Ayant fait un choix excentrique pour les moniteurs principaux, j'ai dû sélectionner avec grand soin les amplis, optant pour un Phase Linear pour ces derniers et un gros Yamaha 5002 pour les subs. Des dispositions seront prises pour le mixage surround (avec toujours des câbles Vovox), et Rob Haggas va concevoir et construire un système de crossover sans faille pour assurer un minimum de distorsion entre les subs et les "têtes".

Si ça ne le fait pas, je vais certainement revenir aux ATC, mais j'espère que je n'en aurai pas besoin. Je suis fermement décidé à construire la régie qui a le meilleur son de Londres, et si cela implique une certaine excentricité, qu'il en soit ainsi !

Enregistrement

Pro Tools est malheureusement obligatoire de nos jours. Mais je suis un Analog Man et il va donc sans dire que le studio comportera également un multipiste analogique, avec seize et vingt-quatre pistes, sur des bandes 1/4 et 1/2 pouce, facilement accessible depuis les deux studios.

Reverb

Snap mettra en vedette deux plaques EMT 140 et une EMT 280 "Gold Foil" (NDT : feuille d'or) au même titre que la traditionnelle panoplie Lexicon, AGK, Eventide, et autres systèmes numériques de premier plan, Master Room, Orban et autres springs. Ajoutez à cela notre Tile Room, et nous pourrons nous mesurer à n'importe quel studio dans le monde pour le processing.

Préamplis

Alors même que la Neve VR bénéficie d'excellents préamplis micro, ceux-ci seront complétés par  un rack 12 voies de classiques Neve 33114 et  autres 33118 (préamp & EQ de classe A/B dans le style des 1081) , et un superbe rack Lincoln Fong : 8 voies de préamps/EQ Focusrite ISA110 classe A basés sur les modules de la Metropolis. Ajoutez-y des paires d'Allotrope rares et de préamps/EQ Mayfair, ainsi qu'un couple de vieux préamplis à tube BBC et le studio comptera la collection ultime de préamplis haute qualité pour le tracking. Et inutile de dire, tout fonctionnera parfaitement !

Les pages à venir traiteront des compresseurs, des EQ, des processeurs, et des microphones prévus pour le studio. Inutile de dire que la qualité sera proportionnelle à tout le reste de l'équipement.
En selle, on commence juste à s'amuser !

Read on."

mercredi 1 décembre 2010

Snap Studios - PART 5 : Sur le champ

Traduction du blog de Mark Thompson. Normalement, des listes de photos l'accompagnent, mais le système de blog ne les gère pas au mieux...Cliquez sur l'unique photo pour accéder à la galerie originale.

"Je travaille avec des délais de fou, avec l'espoir d'ouvrir le 1er septembre, ou aux environs... Dans la semaine à venir, j'espère que l'infrastructure sera mise en place, fin prête pour recevoir les traitements acoustiques, une première mouture de réseau électrique, les emplacements pour l'audio et les autres lignes, ainsi que les portes, notamment les trois superbes et ô combien lourdes portes art-déco récupérées chez un ferrailleur - l'entrée idéale pour nos visiteurs.


J'essaie de vous mettre à disposition un journal de l'avancement des travaux enrichi de photos et de plans.
Mais bien sûr, il y aura beaucoup de discussions entourant la partie Audio et Equipement. Inutile de dire qu'il n'y aura pas pénurie de nouvelles idées radicales sur ce front.

Seul un cinglé aurait envie de construire un studio dans le climat actuel 

Ouaf ! Ouaf ! Bienvenue à l'asile..."

Studio Adventure : Katy Perry et Snoop Dogg

Snoop Dogg et Katy perry autour de la console avec Max Martin, talentueux producteur - réalisateur suédois