mercredi 22 décembre 2010

Snap Studios - PART 9 : Journal du 8 août

En ce moment, on est vraiment débordés chez Funky Junk : je suis au bureau jusqu'à huit ou neuf heures presque tous les soirs.

Mes visites sur le chantier sont donc limitées aux week-ends, et les rapports journaliers que me fait Marco me sont très précieux, pour me tenir au courant de l'avancée des travaux.

L'endroit prend forme gentiment, la structure est quasiment terminée. Dans les deux semaines qui viennent, l'isolation et la pose de placo seront terminées, les câbles d'alimentation posés, et les locaux seront prêts pour l'installation de l'alimentation symétrique, et la pose des câbles d'alarmes (sécurité et incendie). Grosso modo, l'infrastructure est presque prête pour que Fritz y applique les traitements acoustiques et fasse les finitions. Nous sommes en bonne voie pour installer le matériel à la mi-septembre, organiser des tests "à vide" mi-octobre, et enfin ouvrir le studio au public le 1er novembre.
En revanche, mon budget d'urgence a déjà été dilapidé et nous ne sommes qu'à mi-chemin de la construction.

Alors, que s'est-il passé?

Deux points ont englouti un sacré paquet de pognon. Le premier est dû à une grossière sous-estimation de ma part concernant l'équipement électrique.
Le premier problème rencontré dans ce domaine a été la sous-alimentation électrique du bâtiment. Cela a nécessité l'installation d'une nouvelle ligne plus solide à partir du transformateur le plus proche, à une centaine de mètres de là, pour un coût de1500,00£ (NDT : environ 1800,00€). On ne pouvait le prévoir, et ça aurait pu être un point de négociation avec le propriétaire. Mais cela aurait pu prendre encore des semaines, voire un mois ou plus, retardant d'autant la construction, et coûtant donc encore plus d'argent. Reste que le plus grand des dépassements est dû à ma mauvaise budgétisation de départ.
Bien que mes estimations concernant le réseau électrique principal (alimentation symétrique, circuits lumières) se soient avérées exactes, j'avais largement sous-estimé les réseaux supplémentaires et associés ainsi que divers câblages nécessaires et surtout les plate-formes conduisant pléthore de câbles audio, réseaux, électriques et autres dans tout le bâtiment. J'ai donc dû négocier un genre de crédit avec Ivor, l'électricien en chef (quelqu'un de pleinement qualifié. Ne tentez pas le diable à confier l'installation électrique à un copain ou au premier ouvrier venu)


En plus de la qualité et de la sécurité de l'installation, celle-ci devra être vérifiée et certifiée par la compagnie d'assurance et le consuel (NDT : ou son équivalent d'outre-manche). Tous les travaux supplémentaires auront englouti quatre de mes dix mille livres de fonds d'urgence. Et encore deux mille parce que j'ai insisté pour avoir tous les variateurs de lumière en régie et en cabine.


L'éclairage sera constitué de rangées de spots le long des murs auxquelles s'ajouteront des grappes de spots suspendues, nommées "clouds", minutieusement disposées au-dessus de certaines zones de la live room. Ceci permettra la création d'ambiances lumineuses variables suivant les séances. Si nous nous occupons des voix, nous pourrons illuminer uniquement la zone au-dessus du chanteur. Si par contre il s'agit d'un groupe complet, nous pourrons choisir d'éclairer toute la cabine à fond ou d'en diminuer l'intensité selon l'effet recherché. Et ainsi de suite...
Les variateurs sont de gros transformateurs équipés de boutons rotatifs qui sont fichés dans le mur et qui contrôlent la tension délivrée aux spots. L'intensité lumineuse des différents points de lumière se règle ainsi précisément. Le problème est que ces variateurs sont encombrants, génèrent de la chaleur qu'il faut dissiper en les montant dans des cadres spéciaux. Cela ajoute encore près de 2000£ (NDT : 2350,00€) aux frais. Je ne l'avais pas prévu, mais j'espérais que l'on puisse récupérer quelques variateurs dans un des nombreux studios qui ont fermé ces dernières années. Malheureusement, j'ai fait chou blanc dans mes recherches.


Encore du fric qui s'envole...


Et maintenant, la cagnotte d'urgence est quasiment réduite à néant à cause d'un caprice, qui, je pense, se justifiera sur le long terme.
Plus le chantier avance, plus je me rends compte qu'il faut que je trouve un plancher digne de la live room. Ce sera tout de même un espace de création  qui abritera une splendide collection d'instruments dont se serviront des artistes tout aussi splendides et créatifs. Enfin je l'espère. En tous cas, je ne me sens pas de les inviter à libérer leurs esprits alors qu'ils marchent sur un piètre plancher en pin de chez B+Q (NDT : un genre de Castorama so british). J'ai donc examiné les différentes options et j'ai décidé que nous devions nous doter d'un plancher traditionnel en chêne,  solide et si possible de récupération.
Une petite recherche m'a confirmé qu'il n'était pas aussi simple de poser un tel plancher en chêne véritable. Au delà du fait de trouver le bois et de l'acheter, des compétences particulières sont nécessaires pour la préparation et la pose.
Google m'a mené jusqu'à Tom de chez Floorsmith Limited, source de nombreux et précieux conseils. Après quelques réunions, nous avons déterminé ce que nous recherchions. Marco s'est ensuite mis à la recherche de la matière première. Il a finalement trouvé notre bonheur dans un parc à bois du Yorkshire, vendu au mètre carré plutôt qu'au mètre linéaire. Tom a accepté de chambouler son emploi du temps, ce qui signifie que, par chance, le plancher sera convenablement préparé et traité pour que notre poseur maison, Fred, puisse le poser début septembre. Malheureusement, si on ajoute les surcoûts de l'installation électrique, mon précieux parquet achèvera le budget d'urgence.

Le dépassement budgétaire est désormais inévitable.

Mon budget incluait une part d'urgence de 15%. Je vais donc le remanier et augmenter cette part à 25%. Je pense que c'est un chiffre plus réaliste pour un budget de construction.


Récapitulons...

  • Nous en sommes à la mi-travaux.
  • L'existant a été démoli, rebâti, et en grande partie insonorisé.
  • Une première tranche de l'installation électrique est presque achevée ; les deux types de réseaux électriques sont en place et le circuit lumières est prêt pour l'installation des "clouds" d'éclairage et des variateurs.
  • Les décisions concernant ces variateurs ont été prises, et ils sont montés par Harry Day de Westiwick Instalations.
  • On a trouvé un parquet en chêne d'Amérique de récupération, et Tom de chez Floorsmith a été chargé de le préparer en vue de sa pose.
  • Les chemins de câbles suspendus ont été installés par Ivor pour porter les câbles réseau, portier vidéo et tant d'autres qui doivent alimenter le bâtiment. Diverses lignes pour les retours et le talkback passeront aussi par ces plates-formes.
Dans les deux semaines qui viennent, on montera les portes d'entrée ainsi que les portes coulissantes en verre de la salle des machines,  on terminera l'isolation et on installera les transformateurs de l'alimentation symétrique. Le studio sera prêt pour que Fritz commence à travailler sur l'acoustique et que les têtes d'ampoule de chez Funky commence à poser les câbles pour le matos.

L'excitation grandit, ça va être génial !

Carrément génial...

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